Après un mois passé au Québec, voici un petit article dans lequel je tiens surtout à laisser de l'information utile/que j'aurai bien aimé savoir avant de partir pour d'autres immigrants.
Passage de l'immigration au Canada
Petit contexte avant tout, je travaille au Canada dans le cadre du V.I.E, pour une durée de 2 ans (durée maximum possible). Ce qui nécessite donc entre autre d'avoir déjà un contrat de travail conclu avec un employeur canadien.
Le statut de V.I.E étant purement français, au Canada je suis donc là dans le cadre d'EIC Jeunes professionnels. La procédure pour obtenir la lettre officielle (Lettre d'Introduction) de demande de permis de travail est un peu longue et fastidieuse, mais assez simple car très bien documentée sur le site de Citoyenneté et Immigration Canada.
Par contre, la liste des documents à avoir pour le passage de l'immigration à l'aéroport est restée assez floue. J'ai fini par trouver dans la FAQ de CIC, cette liste, mais ce n'étais pas très clair, notamment comment faire si on a pas de billet de retour (à priori il faut prouver qu'on a suffisamment d'argent pour l'acheter sur place, mais comment ?), et leur définition de la « preuve de fonds disponibles » n'est pas très claire, d'ailleurs ils ne précisent pas le montant.
Au service d'immigration, l'agent m'a finalement demandé uniquement la lettre d'introduction (forcement) et la lettre de mon employeur confirmant le contrat de travail, document absolument pas mentionné dans la liste mais que j'avais imprimé et avec moi, (ainsi que d'autres) au cas où. Et j'ai pu avoir mon beau permis de travail !
Pour la preuve de fond, je ne saurai donc pas ce qu'il fallait…
Démarches une fois arrivé
On retrouve assez facilement les démarches à faire une fois sur place un peu partout sur le net, beaucoup moins la notion de dépendance entre elles. Du coup pour éviter un casse-tête à expliquer son cas à chaque fois et de perdre trop de temps et de sous, voici les démarches à faire, dans l'ordre :
- commencez par apprendre votre code postal par cœur (ou pensez à le noter quelque part), c'est une suite de 3 chiffres et 3 lettres immémorisable et qui dépend de la rue dans laquelle vous résidez (et non de la ville comme en France). Ce n'est utile que pour la poste, pas pour trouver une adresse sur une carte/un GPS ;
- demande du NAS (Numéro d'Assurance Sociale, pas d'équivalent en France) dans
un bureau de Service Canada : c'est une affaire d'une dizaine de minutes,
sauf entre midi et 2 où vous n'avez généralement pas beaucoup de temps et où
tout le monde à la bonne idée de venir au même moment. Sinon ça ouvre tard
le matin et ferme tôt l'après-midi.
Il ne vous faut que votre passeport et votre permis de travail, et il faudra donner votre adresse (même temporaire) à laquelle vous résidez ; - ouvrez un compte en banque, de préférence dans une banque ayant des offres
pour les immigrants comme la TD ou Desjardins). Il vous faudra toujours
votre passeport et votre permis de travail, toujours donner votre adresse
de résidence (avec son horrible code postal), et votre NAS récemment reçu.
Si vous avez pensez à amener des euros en espèces de France, faites-les changer et déposez-les sur votre compte canadien. Sinon, là commence les ennuis : si vous comptiez faire un virement international depuis votre compte français pour avoir de l'argent rapidement, grave erreur. Sauf à être dans une banque implantée à la fois en France et au Canada, leurs procédures pour les virements hors zone SEPA impliquent de faire une demande via un formulaire papier à leur renvoyer signé, puis le temps qu'il le prennent en compte, vous appelle pour vérifier les info et envoi l'ordre de virement, ça peut prendre une dizaine de jours. Si il y a une information incomplète, vous repartez à la case départ pour 10 jours supplémentaires.
Bref, il vaut mieux prévoir d'arriver avec déjà de l'argent en espèces à mettre sur votre compte canadien ; - ensuite, dans le but de trouver un appartement, il vous faut un numéro de
téléphone canadien, déjà pour éviter de trop payer en hors-forfais avec
votre forfait français, et surtout si un proprio doit vous rappelez c'est
mieux de lui donnez un numéro local qu'un numéro étranger.
Ça va dépendre des opérateurs, mais juste une adresse et une carte de débit canadienne (avec des sous sur le compte) suffit ; - Montréal étant grand, pour être efficace et pouvoir enchainer les visites, il vaut mieux avoir un moyen de transport plus rapide et moi contraignant que ses pieds et les transports en commun. Le vélo est à mon avis la meilleure solution, et puis ça vous permet de visiter par la même occasion les quartiers. À Montréal il y a les BiXi (équivalent des Vélib), mais personnellement j'ai dessuite acheté un vélo d'occasion, vu mon utilisation pour la suite ;
- après ça, vous êtes normalement parez pour rechercher efficacement un appart.
Dès que vous aurez votre adresse permanente, il restera des démarches moins urgentes et facultatives, notamment l'inscription au registre des français établis hors de France auprès du consulat, la demande de la carte Soleil auprès de la RamQ (équivalent de la carte Vitale) qui permet juste de ne pas avoir à avancer des frais de santé et la souscription d'une assurance habitation (qui n'est pas obligatoire ici). Et bien sûr, un service vital, une connexion Internet suffisamment fiable et neutre, mais j'y reviendrai probablement par la suite, car c'est moins évident qu'en France.
Comme vous vous en doutez, ce scénario idéal n'était pas mon cas. En fait, j'ai à peu près fait les démarches dans le bon ordre, mais sans attendre des sous sur mon compte canadien, donc je n'ai pas pu acheter dessuite de forfait mobile, et je n'ai pas attendu non plus d'avoir de forfait mobile pour chercher un appart, ce qui m'a fait une sacrée facture de hors forfait. Et quand j'ai signé mon bail, je n'avais toujours pas de sous sur mon compte canadien pour faire de chèque… Donc beaucoup de stress que j'aurai pu éviter.
La recherche de logement
Montréal a les logements les plus cher de tout le Québec. Mais le Québec a les logements les moins cher de tout le Canada. Et dans toute l'Amérique du Nord, j'en sais rien :).
Comparativement à la France, ça reste bien moins cher que Paris et le sud-est
de la France, hormis certains quartiers comme le centre-ville, le Plateau, et
les quartiers riches résidentiels d'Outreront et Westmount.
Rapidement, car l'info se trouve assez facilement ailleurs :
- les annonces de location se trouvent sur les sites comme Kijiji, Craigslist et Les Pacs équivalent de leboncoin français. On peut aussi en trouver sur d'autres sites, dans les journaux etc… mais rien qu'avec ces 3 là il y a de quoi faire ;
- le truc particulièrement sympa par rapport à la France, c'est que les propriétaires n'hésitent pas à mettre l'adresse exacte du logement dans l'annonce, ce qui permet d'avoir les résultats sur un carte (fond de carte OSM + LeafletJS en plus !). Il manque plus que de pouvoir filtrer la recherche en traçant des polygones sur la carte, avec un peu plus de Leaflet, PostgreSQL + PostGIS \o/ ;
- beaucoup de propriétaire demandent soit des références d'anciens propriétaires soit un historique de crédit. En arrivant bien sûr on a rien de tout ça, donc il faut passer son chemin… ;
- les québécois commence à compter à partir de 1, donc le rez-de-chaussé est le premier étage, le premier le deuxième etc… Sauf qu'il y a beaucoup de français immigrés qui continus à appeler le rez-de-chaussé le rez-de-chaussé, le premier le premier etc… donc en clair il n'est pas possible d'être sûr de l'étage de l'appartement tant que vous ne l'avez pas vu. Et les appart en demi sous-sol sont plutôt des 3/4 sous-sol ;
- au niveau vocabulaire, le tapis est la moquette, le bois franc le parquet, la céramique le carrelage, le poêle la cuisinière, la laveuse le lave-linge…
- le propriétaire connait rarement la superficie de ce qu'il loue et préfère parler en nombre de pièces.
Les trucs marrants
En vrac, quelques trucs amusants et particulièrements différents de la France :
- l'état semble plus laïque que la France : à l'aéroport, une femme employée au service d'immigration portait un voile (assortie à son uniforme d'ailleurs) ;
- parfois c'est difficile de se croire à l'étranger : beaucoup de produits alimentaires (notamment les huiles, du sel, des conserves préparées, confitures…) viennent de France, sans compter des marques classiques de France qu'on retrouve ici aussi, puis les nombreuses rue aux noms de villes française (rue de Marseille, de Bordeaux, avenue d'Orléans…, rue Mistral, Charlemagne…), les nombreux vélos Peugeot…
- il y a globalement beaucoup de vélos dans Montréal, il y en a même tellement dans certains quartiers qu'il y a parfois des bouchons sur les pistes cyclables !