Il n'a pas manqué du tout d'article pour novembre, c'est juste que cet article en contient 2 pour le prix d'un !
En fait ce n'est pas que les sujets à aborder manquent, mais plutôt que je préfère attendre afin d'avoir un avis plus précis et de ne pas passer à coté de choses que je n'aurai pas vu au premier abord. C'est le cas par exemple de randonnées et des réputés (à tord) grands espaces, de la gastronomie québécoise, complètement méconnue et pas mise en valeur à mon sens (à tord encore une fois), de la démocratisation du logiciel libre ici…
Mais tout ça ce sera pour après. Je vais plutôt parler de vélo et un peu de ski.
Le vélo à Montréal
Couramment appelé bicycle d'ailleurs, même si le terme vélo reste majoritairement utilisé.
Il y a énormément de vélo à Montréal. En fait, Montréal fait parti des villes
d'Amérique du Nord les plus développées pour la pratique du vélo, et en
conséquence (ou à cause) qui possède le plus grand nombre de personnes se
déplaçant à vélo. Il est vraiment courant de faire une bonne partie de son
trajet sur une bande ou carrément une piste cyclable.
Surtout quand il fait beau, il y a en fait tellement de monde sur les bandes
cyclables que l'on ne peut pas doubler sans au moins regarder derrière soi, au
cas où il y aurait déjà un autre vélo en train de doubler. Ça me semble
naturel maintenant, mais à Marseille c'était tellement peu probable qu'un
accident entre 2 vélos arrivent…
Concernant le comportement des automobilistes face aux vélos, et en comparaison avec Marseille toujours, c'est à peu près équivalent : ils ont moins tendance à forcer le passage aux priorités (mais ça ça semble être le cas de manière générale vis-à-vis des automobilistes entre eux, ils sont moins pressés, par contre ils respectent moins les distances de sécurités (les mêmes qu'en France), alors que les routes sont globalement plus larges. Je me suis déjà fait doubler en plusieurs fois à quelques dizaines de centimètres, en même pas quatre mois, alors qu'après plusieurs années à Marseille, ça ne m'était arrivé que très rarement (bon ils ne respectaient pas le 1 mètre non plus, mais ça restait raisonnable). Du coup j'ai quand même cette impression de ne pas être totalement en sécurité sur la route à Montréal, et de chercher à faire des détours pour prendre des bandes et pistes cyclables.
Il y a d'ailleurs beaucoup de pistes cyclables, les vraies, celles complètement
séparées de la route, voir qui n'en suit pas. Elles se trouvent en général le
long des berges et quand on s'éloigne du centre-ville. Ainsi on peut faire le
tour complet de l'île de Montréal (attention, il faut être en forme, plus de
200 km !) uniquement sur des pistes cyclables qui longent le fleuve, traversent
des parcs etc…
C'est vraiment cool pour avoir l'impression de sortir de la ville tout en
commençant à pédaler de chez soi, sans avoir à prendre de voiture. Même au delà
de l'île, le réseaux de pistes cyclables continu et traverse des endroits moins
peuplés et avec bien plus de verdure.
Un bémol par contre, plusieurs bandes cyclables ne sont plus réservées aux cyclistes à partir de mi-novembre et deviennent des emplacements de stationnement. Mais parfois uniquement sur certaines portions, ce qui fait qu'on peut se retrouver d'un coup sans bande cyclable et à contre sens de la circulation ! Légèrement dangereux…
Il faut savoir aussi que globalement le Québec, mais Montréal particulièrement,
se situe sur une forte zone sismique. Bon ce n'est pas vrai :-), mais à voir
l'état des routes, c'est comme si ! Plein de fissures, d'affaissements et des
nids de poules de partout, alors la ville les rebouche de temps en temps (ça
devient des bosses, car c'est mal fait), puis d'autres nids de poule
apparaissent sur la réparation, et ils en rajoutent encore une couche par
dessus, etc… Ça donne des chaussés horribles. Je n'ai jamais vu ça en France,
même sur des petites départementales dans les Alpes pas entretenues depuis une
dizaine d'années.
Et pourtant, une grosse partie des gens roulent en vélo de course/route mais
honnêtement je me demande comment ils font. Avoir un vélo un minimum costaud et
des pneus pas trop fin pour absorber les chocs est pour moi à privilégier pour
espérer qu'il dure longtemps. Ça s'appelle des hybrides ici, ce qui est à peu
près l'équivalent des VTC en France.
Pour le vélo l'hiver, ça se fait très bien avec des pneus hiver, jusqu'à
quelques centimètres de neige. Au delà ça se fait toujours mais c'est plus…
sportif disons, mais je trouve ça amusant personnellement.
De toute façon, les bandes cyclables finissent par être déneigées au bout de
quelques jours.
Le ski au Québec
Le Québec étant une région très plate, il se prête assez bien à la pratique du ski de fond ou de randonnée nordique. Malheureusement cette année la neige a mis du temps à arriver et je n'ai eu jusqu'à présent l'occasion de skier qu'une seule fois, mais ça n'empêche pas de commencer à en parler.
Vocabulaire
Déjà au Québec, les différents sports de ski ne s'appellent pas de la même façon qu'en France, donc voici un magnifique tableau pour s'y retrouver :
Dénomination française | Dénomination québécoise | Dénomination anglaise |
---|---|---|
ski de fond (alternatif) | ski de fond (alternatif) | cross-country skiing |
skating | ski de patin | skate skiing |
ski de randonnée nordique (SRN) | ski hors-piste, ski de randonnée, ski de randonnée hors-piste | pas de terme vraiment adapté |
ski de piste, ski alpin | ski alpin | alpine skiing |
ski de randonnée | ski de haute-route, ski hors-piste | ski touring |
En résumé, ça va à peu près sauf pour le SRN où tout le monde l'appelle un peu
comme il veut, et on ne peut même pas utiliser le terme anglophone car c'est
pas mieux chez eux. Certains nomment le ski de randonnée également ski hors-piste, donc ça porte encore plus à confusion pour le SRN…
Comme le texte vise plutôt les français nouvellement arriver au Québec,
j'emploierai les termes français.
Location/achat de ski
Suivant votre utilisation, vous pouvez soit :
- en louer sur place à la journée, suivant les endroits où vous allez ;
- en louer pour un weekend ou la saison entière ;
- en acheter neuf ou d'occasion.
Pour en acheter neuf, les boutiques principales sont MEC et La Cordée, sortes de Décathlon en plus petit et plus cher. Mais il y a à voir également D'un Sport à l'Autre (majoritairement d'occasion, et peu de choix quand j'y suis allé) et Sports aux Puces (de l'occasion aussi). Les 2 premières font de la location à la journée/weekend, mais ça revient très vite cher si vous comptez skier plus de quelques fois dans la saison (environ 20$/j).
Mais l'option clairement intéressante est d'aller à La Poubelle du Ski, magasin visiblement très connu à Montréal : ils proposent de louer des skis d'occasions pour la saison entière, ou des skis neufs avec possibilité de les acheter ensuite en fin de saison. C'est donc assez intéressant si vous comptez en faire beaucoup, et que vous n'êtes pas prêt à investir directement dans l'achat de skis neufs. Surtout que les tarifs sont plus qu'intéressants, les skis neufs étant des modèles des années passées ou d'exposition. À titre d'exemple, pour des skis de fond neufs à farter, fixations (pose comprise), bâtons et chaussures, j'en ai eu pour légèrement plus de 100 $ pour la saison. En fin de saison, je peux les acheter pour 100 $ de plus. Le personnel est visiblement assez compétant (beaucoup de jeunes), par contre vu la réputation de la boutique, il vaut mieux y aller tôt le matin à l'ouverture, en soirée c'est la cohue…
Pistes de ski de fond à Montréal
Le truc vraiment bien, c'est que la ville trace des pistes de ski de fond dans les grands parcs de la ville et en périphérie dans les parcs nature. Et L'accès y est gratuit ! Les parcs skiables et les conditions de neige sont consultables sur le site de la ville.
Par contre le skating étant moins populaire ici, les pistes ne sont faites que pour le pas alternatif, et des pistes distinctes (plus rares) sont damées pour la pratique du skating.
Les trucs marrants
- Dans l'éternel et passionnant débat sur l'appellation pain au chocolat versus chocolatine, les québécois viennent soutenir l'effectif des sud-ouestien de France en appelant les pains au chocolat des chocolatines. Heureusement ici un sac plastique reste un sac plastique. Mais là où ils sont bons, c'est qu'ils ont enfin résolu le problème du choix entre croissant et pain au chocolat en inventant… le croissant au chocolat (et non la croissantine, preuve que c'était une bonne idée) !
- Moi qui faisait toujours très attention à mettre une espace insécable avant la plupart des points de ponctuation, j'ai appris qu'au Québec personne ne s'embête avec ça, la règle est de ne rien mettre du tout (comme en anglais donc). Donc maintenant, je fais attention suivant à qui j'écris.