Univers Libre

Québec − novembre/décembre 2015 : le vélo et le ski à Montréal

Written on 5 January 2016, 19:52 CET
Tags: Canada.

Il n'a pas manqué du tout d'article pour novembre, c'est juste que cet article en contient 2 pour le prix d'un !

En fait ce n'est pas que les sujets à aborder manquent, mais plutôt que je préfère attendre afin d'avoir un avis plus précis et de ne pas passer à coté de choses que je n'aurai pas vu au premier abord. C'est le cas par exemple de randonnées et des réputés (à tord) grands espaces, de la gastronomie québécoise, complètement méconnue et pas mise en valeur à mon sens (à tord encore une fois), de la démocratisation du logiciel libre ici…

Mais tout ça ce sera pour après. Je vais plutôt parler de vélo et un peu de ski.

Le vélo à Montréal

Couramment appelé bicycle d'ailleurs, même si le terme vélo reste majoritairement utilisé.

Il y a énormément de vélo à Montréal. En fait, Montréal fait parti des villes d'Amérique du Nord les plus développées pour la pratique du vélo, et en conséquence (ou à cause) qui possède le plus grand nombre de personnes se déplaçant à vélo. Il est vraiment courant de faire une bonne partie de son trajet sur une bande ou carrément une piste cyclable.
Surtout quand il fait beau, il y a en fait tellement de monde sur les bandes cyclables que l'on ne peut pas doubler sans au moins regarder derrière soi, au cas où il y aurait déjà un autre vélo en train de doubler. Ça me semble naturel maintenant, mais à Marseille c'était tellement peu probable qu'un accident entre 2 vélos arrivent…

Concernant le comportement des automobilistes face aux vélos, et en comparaison avec Marseille toujours, c'est à peu près équivalent : ils ont moins tendance à forcer le passage aux priorités (mais ça ça semble être le cas de manière générale vis-à-vis des automobilistes entre eux, ils sont moins pressés, par contre ils respectent moins les distances de sécurités (les mêmes qu'en France), alors que les routes sont globalement plus larges. Je me suis déjà fait doubler en plusieurs fois à quelques dizaines de centimètres, en même pas quatre mois, alors qu'après plusieurs années à Marseille, ça ne m'était arrivé que très rarement (bon ils ne respectaient pas le 1 mètre non plus, mais ça restait raisonnable). Du coup j'ai quand même cette impression de ne pas être totalement en sécurité sur la route à Montréal, et de chercher à faire des détours pour prendre des bandes et pistes cyclables.

Il y a d'ailleurs beaucoup de pistes cyclables, les vraies, celles complètement séparées de la route, voir qui n'en suit pas. Elles se trouvent en général le long des berges et quand on s'éloigne du centre-ville. Ainsi on peut faire le tour complet de l'île de Montréal (attention, il faut être en forme, plus de 200 km !) uniquement sur des pistes cyclables qui longent le fleuve, traversent des parcs etc…
C'est vraiment cool pour avoir l'impression de sortir de la ville tout en commençant à pédaler de chez soi, sans avoir à prendre de voiture. Même au delà de l'île, le réseaux de pistes cyclables continu et traverse des endroits moins peuplés et avec bien plus de verdure.

Un bémol par contre, plusieurs bandes cyclables ne sont plus réservées aux cyclistes à partir de mi-novembre et deviennent des emplacements de stationnement. Mais parfois uniquement sur certaines portions, ce qui fait qu'on peut se retrouver d'un coup sans bande cyclable et à contre sens de la circulation ! Légèrement dangereux…

Il faut savoir aussi que globalement le Québec, mais Montréal particulièrement, se situe sur une forte zone sismique. Bon ce n'est pas vrai :-), mais à voir l'état des routes, c'est comme si ! Plein de fissures, d'affaissements et des nids de poules de partout, alors la ville les rebouche de temps en temps (ça devient des bosses, car c'est mal fait), puis d'autres nids de poule apparaissent sur la réparation, et ils en rajoutent encore une couche par dessus, etc… Ça donne des chaussés horribles. Je n'ai jamais vu ça en France, même sur des petites départementales dans les Alpes pas entretenues depuis une dizaine d'années.
Et pourtant, une grosse partie des gens roulent en vélo de course/route mais honnêtement je me demande comment ils font. Avoir un vélo un minimum costaud et des pneus pas trop fin pour absorber les chocs est pour moi à privilégier pour espérer qu'il dure longtemps. Ça s'appelle des hybrides ici, ce qui est à peu près l'équivalent des VTC en France.

Pour le vélo l'hiver, ça se fait très bien avec des pneus hiver, jusqu'à quelques centimètres de neige. Au delà ça se fait toujours mais c'est plus… sportif disons, mais je trouve ça amusant personnellement.
De toute façon, les bandes cyclables finissent par être déneigées au bout de quelques jours.

Le ski au Québec

Le Québec étant une région très plate, il se prête assez bien à la pratique du ski de fond ou de randonnée nordique. Malheureusement cette année la neige a mis du temps à arriver et je n'ai eu jusqu'à présent l'occasion de skier qu'une seule fois, mais ça n'empêche pas de commencer à en parler.

Vocabulaire

Déjà au Québec, les différents sports de ski ne s'appellent pas de la même façon qu'en France, donc voici un magnifique tableau pour s'y retrouver :

Dénomination françaiseDénomination québécoiseDénomination anglaise
ski de fond (alternatif)ski de fond (alternatif)cross-country skiing
skatingski de patinskate skiing
ski de randonnée nordique (SRN)ski hors-piste, ski de randonnée, ski de randonnée hors-pistepas de terme vraiment adapté
ski de piste, ski alpinski alpinalpine skiing
ski de randonnéeski de haute-route, ski hors-pisteski touring

En résumé, ça va à peu près sauf pour le SRN où tout le monde l'appelle un peu comme il veut, et on ne peut même pas utiliser le terme anglophone car c'est pas mieux chez eux. Certains nomment le ski de randonnée également ski hors-piste, donc ça porte encore plus à confusion pour le SRN…
Comme le texte vise plutôt les français nouvellement arriver au Québec, j'emploierai les termes français.

Location/achat de ski

Suivant votre utilisation, vous pouvez soit :

Pour en acheter neuf, les boutiques principales sont MEC et La Cordée, sortes de Décathlon en plus petit et plus cher. Mais il y a à voir également D'un Sport à l'Autre (majoritairement d'occasion, et peu de choix quand j'y suis allé) et Sports aux Puces (de l'occasion aussi). Les 2 premières font de la location à la journée/weekend, mais ça revient très vite cher si vous comptez skier plus de quelques fois dans la saison (environ 20$/j).

Mais l'option clairement intéressante est d'aller à La Poubelle du Ski, magasin visiblement très connu à Montréal : ils proposent de louer des skis d'occasions pour la saison entière, ou des skis neufs avec possibilité de les acheter ensuite en fin de saison. C'est donc assez intéressant si vous comptez en faire beaucoup, et que vous n'êtes pas prêt à investir directement dans l'achat de skis neufs. Surtout que les tarifs sont plus qu'intéressants, les skis neufs étant des modèles des années passées ou d'exposition. À titre d'exemple, pour des skis de fond neufs à farter, fixations (pose comprise), bâtons et chaussures, j'en ai eu pour légèrement plus de 100 $ pour la saison. En fin de saison, je peux les acheter pour 100 $ de plus. Le personnel est visiblement assez compétant (beaucoup de jeunes), par contre vu la réputation de la boutique, il vaut mieux y aller tôt le matin à l'ouverture, en soirée c'est la cohue…

Pistes de ski de fond à Montréal

Le truc vraiment bien, c'est que la ville trace des pistes de ski de fond dans les grands parcs de la ville et en périphérie dans les parcs nature. Et L'accès y est gratuit ! Les parcs skiables et les conditions de neige sont consultables sur le site de la ville.

Par contre le skating étant moins populaire ici, les pistes ne sont faites que pour le pas alternatif, et des pistes distinctes (plus rares) sont damées pour la pratique du skating.

Les trucs marrants